La gestion des ressources financières des personnes polyhandicapées en établissement médico-social
La gestion des ressources financières des personnes polyhandicapées est un sujet d’une importance particulière pour les résidents des établissements médico-sociaux. Cette ressource financière qui leur appartient est une source de liberté. De combien disposent-ils et comment cet argent est-il géré ? Ce sujet soulève en effet des questions complexes liées à l’autonomie, à la protection de la personne et au caractère légal de cette gestion.
Quelles ressources financières pour les personnes polyhandicapées ?
Une personne en situation de polyhandicap est une personne présentant un handicap grave associant toujours une déficience motrice et intellectuelle. Son accompagnement nécessite une prise en charge médicale globale et multidisciplinaire. C’est-à-dire qu’elle est accompagnée au quotidien par des infirmiers, des aides-soignants, ergothérapeutes, éducateurs spécialisés. Ces accompagnants professionnels interviennent dans les établissements suivants :
- en maison d’accueil spécialisée (MAS),
- en foyer d’accueil médicalisé (FAM),
- mais également avec les services d’accompagnement à la vie sociale (SAVS),
- ou les services d’accompagnement médico-social pour adultes handicapés (SAMSAH).
Les résidents en établissement médico-social disposent de diverses ressources financières pour couvrir leurs besoins et les coûts liés à leur séjour. Ces ressources sont régies par des textes de lois qui visent à garantir le bien-être et la protection financière de ces personnes en situation de vulnérabilité. Il existe plusieurs aides ou allocations financières qui disposent chacune de conditions.
Tout d’abord, il y a l’allocation aux adultes handicapés (AAH). C’est une prestation sociale perçue par les personnes atteintes d’un handicap ou d’une maladie chronique ou invalidante qui permet d’avoir un revenu minimal d’existence. Elle est versée par la caisse d’allocations familiales. L’allocation aux adultes handicapés
Ensuite, il y a l’aide sociale à l’hébergement (ASH), qui permet de prendre en charge la totalité ou une partie des frais liés à l’hébergement d’une personne en établissement. C’est une aide financée par le département. L’aide sociale à l’hébergement
Il y a également la prestation de compensation du handicap (PCH). C’est une aide financière destinée à compenser la perte d’autonomie d’une personne en situation de handicap. Elle compense les charges liées à des besoins spécifiques comme un besoin d’aides humaines, techniques, animalières, ou une aide pour l’aménagement du logement ou d’un véhicule. La prestation de compensation du handicap
Enfin, il existe d’autres types d’aides financières qui peuvent être versées. Elles dépendent de l’âge, des revenus, du handicap et de l’autonomie de la personne en situation de handicap. Vous pourrez en retrouver la liste en suivant le lien ci-dessous : Les aides financières pour le handicap
La gestion des ressources financières des personnes polyhandicapées
Les personnes polyhandicapées possèdent un compte en banque à leur nom. Les versements des aides sont effectués sur ce compte. Ils sont gérés par procuration par la famille et les représentants légaux extérieurs (tutelles).
Le budget des personnes handicapées est adapté aux besoins spécifiques de la personne polyhandicapée. Il faut bien penser à prendre en compte les coûts liés aux soins médicaux, aux équipements spécialisés, aux thérapies, à l’éducation et à l’accessibilité. Un budget bien conçu permet de mieux planifier les dépenses.
Il est important de savoir qu’une personne en situation de handicap doit reverser la quasi-totalité de ses revenus à la structure qui l’accueille pour la prise en charge du logement, des soins médicaux, des repas, et de certaines activités.
La personne en situation de handicap doit conserver une somme minimale dite “argent de vie” dont il peut disposer librement. Cette somme correspond à 10% de ses ressources mensuelles sans pouvoir être inférieur à 30% du montant de l’AAH. Voir l’article D344-35 du code de l’action sociale et des familles). Les ressources minimales
Une fois les aides reversées aux établissements d’accueil, la question de la gestion des ressources financières des personnes polyhandicapées revient in fine à la gestion de l’argent de vie.
L’argent de vie : une source d’autonomie
L’argent de vie joue un rôle crucial dans la vie quotidienne des résidents des établissements médico-sociaux. Il leur permet de conserver un certain degré d’autonomie et de contrôle sur leurs finances personnelles. Pour de nombreuses personnes en situation de handicap, avoir de l’argent de vie signifie pouvoir faire des choix. Cette ressource financière permet d’acquérir ce qu’ils veulent, librement. Produits d’hygiène, des vêtements, de faire des cadeaux à des proches, de participer à des activités ou des sorties.
Ces institutions offrent un environnement sécurisé et adapté aux besoins individuels des personnes en situation de handicap. Mais, n’oublions pas qu’un résident en établissement médico-social est en situation de vulnérabilité financière. Il peut être la cible de personnes mal intentionnées, de fraudes ou d’abus financiers. Il est donc essentiel de mettre en place des mesures de sécurités et de protection pour éviter toutes malversations.
De plus, de nombreux résidents peuvent rencontrer des difficultés à gérer leur argent de manière responsable en raison de problèmes de santé mentale ou de handicaps cognitifs. Il est donc nécessaire de leur fournir un soutien pour les aider à prendre des décisions financières éclairées et éviter les dépenses impulsives et préjudiciables.
Pour eux, il ne s’agit pas seulement d’une somme d’argent mais un moyen de préserver leur autonomie. Cependant, ce défi financier nécessite une gestion adaptée pour garantir que chaque résident puisse bénéficier pleinement de cette liberté financière et mener une vie aussi épanouissante que possible.
Nous profitons de cet article pour préciser que nous préférons dire argent de vie. Utiliser l’expression argent de poche pour les personnes handicapées est inapproprié et infantilisant.
Comment est géré l’argent de vie des résidents en établissement médico-social ?
Il est important de noter que la gestion de l’argent de vie des résidents n’est pas une obligation pour l’établissement d’accueil. Même, devant la complexité d’une telle gestion et avec les moyens actuels dont ils disposent, certains ne souhaitent plus en être le responsable.
En effet certains établissements décident parfois de ne plus gérer les ressources financières des personnes polyhandicapées. C’est une source de conflits, d’erreurs et de temps administratifs de gestion très longs. Il revient donc aux familles et aux tuteurs de s’occuper de cette mission essentielle. Les implications pour les personnes handicapées sont très lourdes. Cette gestion par les familles et les tuteurs est souvent mal réalisée.
Les Établissements Médico-Sociaux peuvent décider de s’occuper de l’argent de vie des résidents. Comme il n’existe pas de process métier dédié, chacun met en place une méthode qui lui est propre. Nous avons pu constater qu’en général c’est la famille ou le représentant légal qui s’occupe de verser l’argent de vie à l’établissement. Soit par des versements en espèces ou en chèque sur le compte de l’établissement. Soit il revient à l’établissement de retirer l’argent en utilisant les cartes des résidents.
L’utilisation de caisses d’espèces dans les Établissements Médico-Sociaux et leur suivi. La plupart du temps, les espèces sont stockées dans des caisses d’espèces, dans des coffres, au sein de l’établissement. Pour garantir une gestion efficace et sécurisée de ces caisses d’espèces, des procédures rigoureuses de suivi sont mises en place.
Il faut tout d’abord désigner un responsable qui soit fiable et confiant. Cette personne doit enregistrer chaque transaction minutieusement. À chaque demande d’un résident, un éducateur se présente au bureau concerné pour prendre des espèces. Sont enregistrés la date, le nom de la personne, le montant pris et la signature. Après utilisation des fonds pour les achats d’un résident, la monnaie est redonnée. La personne responsable de la caisse compte le rendu, récupère le justificatif et saisie les informations de paiement dans un outil de suivi. L’ensemble de ces informations sont ensuite transmises à la famille ou au représentant légal.
Le défaut des caisses d’espèces
La majorité des établissements que nous avons interrogés nous disent que l’utilisation des caisses d’espèces est un pis-aller. La gestion d’espèces avec des enveloppes manque de sécurité et de transparence pour les familles. Cette procédure fait également perdre du temps aux encadrants des établissements.
C’est pourquoi nous avons créé Ezio qui simplifie le paiement et le suivi des dépenses pour les aidants professionnels. Comment ? Avec un gestionnaire de dépenses connecté à un parc de cartes de paiement et une application mobile. Les éducateurs peuvent réaliser en toute sécurité et en toute transparence les dépenses des personnes polyhandicapées qu’ils accompagnent au quotidien. Grâce à l’application mobile, ils fournissent les informations et justificatifs associés à ces paiements.
La famille ou le représentant légal à un accès qui lui permet d’avoir une vue d’ensemble sur les dépenses engagées. Plus besoin de penser à aller retirer ou à faire de chèque en début de mois.
La gestion des ressources financières des personnes polyhandicapées fait partie des aspects importants du projet de vie des résidents. Les solutions pour les gérer mieux existent. Ezio permet enfin de supprimer les caisses d’espèces dans les Établissements Médico-Sociaux.